Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/78

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auprès de la jeune reine, comme compagnes ? Je ne le sais plus bien, mais je le présume.

Ce qui est certain, c’est que la vieille n’était pas une sorcière, mais une bonne fée qui faisait du bien. C’était elle aussi, probablement, qui avait accordé à la princesse le don de pouvoir pleurer des perles au lieu de larmes. Aujourd’hui, pareille chose n’arrive plus ; autrement les pauvres gens seraient bien vite riches.


La Dame Hollé

Une veuve avait deux filles, l’une belle et active, l’autre laide et paresseuse. Mais elle aimait bien plus la fillette paresseuse et laide, comme étant sa propre fille, que l’autre qui devait faire tout l’ouvrage et qui était la Cendrillon du logis. La pauvre enfant devait se mettre tous les jours sur la grande route, près d’un puits, et filer sans relâche, au point que le sang lui coulait des doigts.

Il arriva qu’une fois, comme sa quenouille était couverte de sang et qu’elle se penchait pour se laver, celle-ci lui glissa de la main et tomba au fond du puits. La pauvrette fondit en larmes, et courut chez sa belle-mère à qui elle conta son malheur ; mais cette femme la gronda rudement et se montra sans pitié. Enfin, elle lui dit :

« Si tu as laissé tomber ta quenouille, va la chercher. »

La jeune fille s’en retourna donc auprès du puits, mais