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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/108

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tôt en ennemis qu’en époux. Le premier voulait marier ses filles sans que sa femme s’en mêlật ; celle-ci, d’un autre côté, voulait se procurer deux gendres à l’insu de son mari ; c’est avec le dessein de se tromper mutuellement, qu’ils prirent chacun, en secret, des engagemens avec des amis différens.

Quoique le père fût sévère dans sa maison, il était d’un naturel doux et aimant ; il n’en était pas de même de sa femme, qui, pour peu qu’on l’irritât, faisait retentir tout le voisinage de ses emportemens. Les gens pensaient donc qu’il serait plus facile de tromper l’un que l’autre, et que, des deux, il fallait plutôt aider la femme que le mari. De là il arriva qu’elle réussit plutôt parmi ses partisans, et au bout de très peu de temps, elle trouva un mari pour chacune de ses filles. On choisit un jour heureux pour la célébration du ma-