Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/109

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riage, et les futurs furent priés d’envoyer les présens de noces ; mais afin d’éviter que son mari ne refusât son consentement à ces unions, elle ne lui donna connaissance de rien.

Il se trouva quelques personnes de bon sens qui dirent que c’était au père qu’il appartenait de choisir un mari pour sa fille, et que si la mère refusait son consentement, on devait porter l’affaire devant le magistrat qui, à coup sûr, ne soutiendrait jamais une femme entêtée contre les droits du mari. Ces personnes cherchaient quelqu’un pour faire leurs propositions à ce dernier ; mais malheureusement tous ceux à qui ils s’adressaient se trouvaient portés à le tromper, à raison de la peur que leur inspirait sa femme, ou bien ils avaient quelque prétexte tout prêt pour s’excuser de témoigner contre elle lorsqu’on les en priait. Ils n’osaient pas s’exposer à