Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/110

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son ressentiment et ils disaient que s’ils offensaient le mari, ils pouvaient raisonner avec lui s’il se fâchait, et qu’ils avaient la ressource de se plaindre au magistrat s’il commettait quelque violence ; mais que, si la femme se trouvait offensée et qu’elle se mît en colère, il ne serait pas convenable qu’ils se disputassent avec une femme ; et quand bien même elle leur dirait des injures ou les maltraiterait, ils ne pourraient rien lui faire, mais seraient obligés de tout endurer sans se venger. Ainsi donc il arriva que ceux qui désiraient faire faire des propositions au bonhomme ne trouvèrent personne qui voulût s’en charger et furent obligés de s’en ouvrir eux-mêmes avec lui : il avait été très-piqué de voir que les gens s’adressaient d’abord à sa femme sans l’avoir consulté ; ainsi lorsqu’on lui proposa des partis pour ses filles, il s’em-