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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/159

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aussi peu solides que la vapeur déliée dont se forme un même nuage, qui est le jouet des vents ; et aussi peu stables que l’eau d’un ruisseau, dont le cours est extrêmement rapide. Enfin son ame ne tenait plus à rien.

Lao-tseu, voyant que son disciple était tout-à-fait revenu des amusemens du siècle, et goûtait la vérité, l’introduisit dans les mystères du Tao-te-king, car les cinq mille mots dont ce livre est composé sont tous mystérieux. Il n’eut plus rien de réservé pour un tel disciple.

Tchouang-tseu, de son côté, se donna tout entier à cette étude ; il lisait sans cesse, il méditait, il mettait en pratique la doctrine de son maître, et, à force de sonder son intérieur, de le purifier, de le raffiner, pour ainsi dire, il comprit parfaitement la différence qui se trouvait entre ce qu’il y avait en lui