Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/33

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déja toute l’obligation qu’il avoit à ses parens d’adoption. Sentant l’avantage qu’il tireroit de leur bonne volonté, jour & nuit il cherchoit les occasions de s’en rendre digne. Ses attentions même avoient si bien réussi, que ce n’étoit plus un secret dans la Colonie. Tous les Habitans le regardoient comme l’unique héritier des biens immenses de feu M. du Charoy, tombés à Madame de Robercourt par la mort de ses freres, mais considérablement augmentés par les soins & l’industrie de son mari.

M. de Robercourt n’avoit que superficiellement parlé de cette alliance à son ami, quand ils firent l’échange de leurs enfans. Il ignoroit si Madame de Robercourt feroit d’un sentiment conforme au sien, & il ne vouloit rien faire contre le gré d’une femme à laquelle il devoit cette déférence