Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(37)

Quelqu’un jugera peut-être que la conversation d’un Amant cheri pouvoit dispenser Mademoiselle de Chon de débiter ses contes, qui, loin d’être divertissans, ne devraient paraître qu’insipides. Mais la grande jeunesse de Mademoiselle de Robercourt ne lui laissoit qu’un goût très-leger pour la fleurette. Par le soin qu’on ayoit pris de son éducation, elle avoit été préservée des pieges séduisans de l’amour. Nul n’avoit osé lui tenir des discours tendres : Le langage des Amans étoit encore pour elle un langage inconnu.

J’invite de plus mes Lecteurs à faire un voyage de l’Amérique, du moins à consulter ceux qui l’ont fait ; ils sauront que les personnes à qui l’âge mûr doit avoir fait perdre le goût des amusemens enfantins, & qui même ont plus d’acquis