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adoucir ses ennuis, dans ses heures de relâche, elle ornoit sa tête de fleurs, & comme à ces Bergeres des premiers tems, la vie rustique en lui faisant oublier ce qui l’avoit le plus flattée aux milieu de l’opulence, lui procuroit tous les jours d’innocens plaisirs.

Déja deux années s’étoient écoulées, & cette famille commençoit à s’accoutumer à mener une vie champêtre, lorsqu’un espoir de rétour vint troubler sa tranquillité. Le pere reçut avis qu’un de ses vaisseaux qu’il avoit cru perdu, venoit d’arriver à bon port richement chargé. On ajoutoit qu’il étoit à craindre que ses Facteurs n’abusant de son absence, ne vendissent sa Cargaison à vil prix, & que par cette fraude ils ne profitassent de son bien. Il communiqua cette nouvelle à ses enfans, qui ne dou-