Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/64

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terent pas un moment qu’elle ne les mit bientôt en état de quitter le lieu de leur exil. Sur-tout les filles plus impatientes que leur freres, croiant qu’il n’étoit pas nécessaire d’attendre rien de plus positif, vouloient partir à l’instant, & tout abandonner. Mais le pere plus prudent les pria de modérer leurs transports. Quelque nécessaire qu’il fût à sa famille dans un tems sur-tout où l’on ne pouvoit interrompre les travaux de la campagne sans un notable préjudice, il laissa le soin de la récolte à ses fils, & prit le parti d’entreprendre seul un si long voyage.

Toutes ses filles, excepté la cadette, ne faisoient plus de doute de se revoir bientôt dans leur premiere opulence. Elles s’imaginoient que quand le bien de leur pere ne deviendroit pas assez considérable, pour qu’il les