Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/91

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en lui présentant la Rose fatale, voilà ce que tu m’as demandé ; tu le payeras cher aussi bien que les autres.

Je le savois bien, dit l’aînée, & j'assurois tout à l'heure quelle seroit la seule à qui vous apporteriez ce qu'elle demanderoit. Pour forcer la saison il n'a pas fallu donner moins que ce que vous auriez employé pour nous cinq ensemble. Cette Rose, selon les apparences, sera flétrie avant la fin du jour, n’importe à quelque prix que ce fût, vous avez voulu satisfaire l'heureuse Belle.

Il est vrai, reprit tristement le pere, que cette Rose me coûte cher, & plus cher que tous les ajustemens, que vous souhaitiez, n'auroient coûté. Ce n'est pas en argent ; & plut au Ciel que je l'eusse achetée de tout ce qui me reste de bien.

Ce discours excita la curiosité