Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/92

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de ses enfans, & fit évanouir la résolution qu’il avoit prise de ne pas révéler son avanture. Il leur apprit le mauvais succès de son voyage, la peine qu’il avoit eue à courrir après une fortune chimérique, & tout ce qui s’étoit passé dans le Palais du Monstre. Après cet éclaircissement le desespoir prit la place de l’espérance & de la joye.

Les filles voyant par ce coup de foudre tous leurs projets annéantis, poussèrent des cris épouvantables : les freres plus courageux dirent résolument qu’ils ne souffriroient point que leur pere retournât dans ce funeste Château, qu’ils étoient assez courageux pour délivrer la terre de cette horrible Bête, supposé qu’elle eut la témérité de le venir chercher. Le bon-homme quoique touché de leur affliction, leur défendit les violences, en disant que puisqu’il