Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/10

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voir, & chacun fut aussi charmé de son esprit, que de sa personne.

Les jours tranquilles qu’elle avoit passés dans son Palais désert, les innocens plaisirs qu’un doux sommeil lui prodiguoit sans cesse, mille amusemens qui s’étoient succédés, pour que l’ennui n’entrât pas dans son cœur, enfin toutes les attentions du Monstre avoient contribué à la rendre encore plus belle & plus charmante qu’elle ne l’étoit, quand son Pere la quitta.

Elle fit l’admiration de ceux qui la virent. Les Amans de ses sœurs, sans daigner colorer leur infidélité du moindre prétexte, en devinrent amoureux, & attirés par la force de ses charmes, ils ne rougirent point d’abandonner leurs premières maîtresses. Insensible aux attentions trop marquées d’une foule d’Adora-