Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/11

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teurs,, elle ne négligea rien pour les dégoûter, & pour les faire retourner à leurs premiers objets, & malgré tous ces soins, elle ne fut pas à l’abri de la jalousie de ses sœurs.

Ces Amans volages, loin de dissimuler leurs flâmes nouvelles tous les jours inventoient quelque fête pour lui faire leur cour. Ils la supplierent même de donner un prix qui pût animer les jeux qu’ils vouloient faire en son honneur : mais la Belle qui ne pouvoit ignorer le chagrin qu’elle causoit à ses sœurs, & qui ne vouloit pas entiérement refuser la grâce qu’on lui demandoit avec tant d’instance & d’une façon si galante, trouva le moyen de les contenter tous, en déclarant que ses sœurs & elle donneroient successivement les prix dûs aux vainqueurs. Ce qu’elle promettoit n’étoit qu’une fleur