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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/186

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voit aisément faire le tour du monde en deux heures. De cette sorte ils ne perdoient point de tems à leur voyage : ils profitoient de tous les instans qu’ils pouvoient donner à leur plaisir. Ils se servoient aussi de ce galant équipage pour aller souvent voir le Roi de l’Isle heureuse, leur Pere, que le retour de la Reine Fée avoit si prodigieusement rajeuni, qu’il ne le cédoit pas en beauté & en bonne mine au Prince son gendre. Il se trouvoit aussi heureux, étant ni moins amoureux, ni moins empressé que lui à donner à son épouse des témoignages continuels de ses sentimens, laquelle de son côté y répondoit avec tout l’amour qui avoit si long-tems causé ses infortunes.

Elle avoit été reçue de ses sujets avec des transports de joie aussi grands qu’elle leur en avoit causé de douloureux par la