Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/188

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nivers, afin qu’il y fût éternellement parlé des avantures prodigieuses de la Belle & de la Bête.

Mademoiselle de Chon finit ainsi son conte. Il avoit agréablement occupé la compagnie à cinq reprises différentes. Elle en eut des complimens qu’elle regarda comme un effet de la politesse de ses Auditeurs. Mais la petite Robercourt en étoit si ravie, qu’elle sautoit au col des uns & des autres pour les remercier des honnêtetés qu’ils faisoient à cette fille. Quoiqu’il y eût près de deux heures qu’elle parloit, cet enfant qui ne doutoit point qu’on eût pris autant de plaisir qu’elle même au récit de la Belle & de la Bête, vouloit sans tarder que sa chere de Chon en recommençât un autre.

La parente modéra cette ardeur, en lui représentant qu’il