Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/49

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je vous dois tant que je ne le puis reconnoître ; je ne mets point de bornes à vos désirs. Souhaitez hardiment, je vous accorderai tout, hors ce seul point. Mais la différence ne sera pas grande pour vous. Choisissoit un Epoux dans ma Cour, Quelque grand Seigneur qu’il puisse être, il aura lieu de s’estimer heureux, & à votre considération je le placerai si près du Trône, qu’il y aura peu de différence.

Je vous rends grace, Madame, lui répondit la Belle, je n’ai point de récompense à exiger de vous. Je suis trop payée du plaisir d’avoir fait cesser l’enchantement qui déroboit un grand Prince à sa Mere & à son Royaume. Mon bonheur seroit parfait, si c’étoit à mon Souverain que j’eusse rendu ce service. Tout ce que je désire, est que la Fée daigne me remettre auprès de mon pere.

Le Prince qui par ordre de la