Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/56

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& vous ne deviez pas appréhender que je l’exposasse à rien de honteux pour vous & pour lui. Je suis persuadée, Madame, poursuivit-elle, avec une sourire qui marquoit encore quelque chose d’aigre, que vous ne pousserez pas le dédain plus loin, & que vous voudrez bien nous honorer de votre alliance.

La Reine interdite & confuse ne sut que répondre. Le seul moyen de réparer sa faute, fut d’en faire un aveu sincere, & d’en témoigner un vrai repentir. Je suis coupable, généreuse Fée, lui dit-elle, vos bontés me doivent être de sûrs garants, que vous ne laisseriez point faire à mon fils une alliance qui le dût deshonorer. Mais de grace pardonnez aux préjugés d’une naissance illustre. Ils me disoient que le sang royal ne se pouvoit mésallier sans honte. Je mériterois, je l’avoue, que pour me punir vous donnassiez à la Belle