Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une belle-mere plus digne de la posséder. Mais vous prennez un intérêt trop généreux à mon fils pour le rendre la victime de ma faute.

Quant à vous, chere Belle, continua-t-elle en l’embrassant tendrement, vous ne devez pas me vouloir du mal de ma résistance. Elle n’étoit causée que par le désir de donner mon fils à ma nièce, que la Fée m’avoit assurée être vivante, malgré les apparences du contraire. Elle m’en avoit fait une peinture si charmante, que sans vous connoître, je vous aimois assez tendrement pour m’exposer à l’indignation de l’intelligence, afin de vous conserver le trône & le cœur de mon fils. En disant cela elle recommença ses caresses, & la Belle les reçut avec respect. Le Prince de son côté, ravi de cette agréable nouvelle en marqua sa joye par ses regards.

Nous voilà tous contens, dit la