Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/58

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Fée, & pour terminer cette heureuse avanture, il ne nous manque que le consentement du Roi, pere de la Princesse, mais nous le verrons bien-tôt lui-même. La Belle la supplia de permettre que celui qui l’avoit élevée, & à qui elle avoit crû être redevable de la vie, fût présent à son bonheur. J’aime ces soins, dit la Fée, ils font dignes d’une belle ame, & puisque vous le souhaitez, je me charge de le faire avertir.

Alors prenant la Reine par la main, elle l’emmena sous prétexte de lui faire voir le Palais enchanté ; c’étoit pour laisser aux nouveaux Epoux la liberté de s’entretenir pour la première fois sans contrainte & sans le secours de l’illusion. Ils voulurent les suivre & mais elle le leur défendit. Le bonheur dont ils alloient jouir les pénétroit d’une joye égale, ils ne pouvoient douter de leur tendresse mutuelle.