Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/61

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connoissance, qui lui marqua n’avoir que de l’empressement à me préserver de toutes sortes d’accidents. La Reine lui en fut un gré infini ; mais elle ne fut pas contente quand elle lui demanda de me remettre entre ses mains. Cette Intelligence n’avoit pas la réputation d’être bonne : elle passoit pour capricieuse dans ses faveurs ; on la craignoit plus qu’on ne l’aimoit ; et quand ma mère eût été même convaincue de la bonté de son caractère, elle ne se seroit pas déterminée à me perdre de vue.

Cependant conseillée par des personnes prudentes, de peur d’essuyer les funestes effets du ressentiment de cette Fée vindicative, elle ne la refusa pas tout à fait. En me livrant à elle volontairement il n’y avoit pas d’apparence qu’elle me fît du mal. L’expérience avait fait connoître