Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/62

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qu’elle ne se plaisoit à nuire qu’à ceux de qui elle se croyait offensée. La Reine en convenoit, et elle n’avoit que la répugnance de se voir privée du plaisir de me regarder continuellement avec des yeux de mere, qui lui faisoient découvrir en moi des graces que je ne devais qu’à sa prévention.

Elle étoit encore irrésolue sur ce qu’elle avoit à faire, lorsqu’un Voisin puissant crut qu’il lui seroit facile de s’emparer des Etats d’un enfant gouverné par une femme. Il était entré dans mon Royaume avec une armée formidable. La Reine en leva une à la hâte, & avec un courage au-dessus de son sexe, elle se mit à la tête de ses troupes, & alla défendre nos frontieres. Ce fut alors que forcée de me quitter, elle ne put se dispenser de confier à la Fée le soin de mon édu-