Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/65

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le, elle se flattoit toujours d’être à son dernier mois d’absence & sur le point de venir me revoir.

Cependant la Fée, conformément a sa parole, avoit donné tous ses soins pour mon éducation. Depuis le jour qu’elle m’avoit reconduit dans mon Royaume, elle étoit restée auprès de moi, & n’avoit cessé de me donner des marques de son attention sur ce qui concernoit ma santé & mes plaisirs. Par mon respect, je lui marquai combien j’étoit sensible à ses bontés ; j’avois pour elle les mêmes égards & les mêmes empressemens que j’eusse eu pour ma mere, & la reconnoissance m’inspiroit en sa faveur des sentimens aussi tendres.

Pendant quelque tems elle en parut satisfaite. Mais elle fit un voyage de quelques années, dont elle ne me communiqua point le secret, & à son retour admirant