Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/66

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l’effet de ses soins, elle conçut pour moi une tendresse différente de celle d’une mère. Elle m’avoit permis de lui donner ce nom, mais alors elle me le défendit. J’obéis, sans m’informer des raisons qu’elle pouvoit avoir, ni la soupçonner de ce qu’elle exigeoit de moi.

Je voyois bien qu’elle n’étoit pas contente : mais pouvois-je imaginer la raison des plaintes qu’elle faisoit sans cesse sur mon ingratitude ? J’étois d’autant plus surpris de ses reproches que je ne croyois pas les mériter. Ils étoient toujours suivis ou précédés des plus tendres caresses. J’avois trop peu d’expérience pour les entendre. Il fallut qu’elle s’expliquât ; elle le fit un jour, que je lui témoignois un chagrin mêlé d’impatience touchant le retardement de la Reine. Elle m’en fit quelques reproches. Et sur ce