Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/68

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mes & comblée de gloire.

A cette proposition je fus embarrassé. Elevé dans mon propre pays, je connoissois assez le monde pour avoir observé parmi les personnes mariées, qu’il y en avoit d’heureuses par la conformité d’âge & d’humeur, & d’autres très-à-plaindre, parce que des circonstances différentes avoient mis entr’elles une antipathie qui pouvoit faire leur supplice.

La Fée vieille, laide, & d’un caractère hautain, ne me faisoit pas espérer une destinée aussi agréable qu’elle me la promettoit. J’étoit bien éloigné de sentir pour elle, ce qu’il faut sentir pour une personne avec qui l’on veut passer agréablement sa vie. Je ne voulois pas d’ailleurs m’engager dans un âge si peu avancé. Je n’avois d’autre passion que celle de revoir la Reine, & de me signaler à la tête de ses armées. Je soupirois