Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/72

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maître du champ de bataille, la victoire fut complette ; j’eus le bonheur de sauver la vie à la Reine, & d’empêcher qu’elle ne fut prisonniere de guerre. Les ennemis furent poursuivis avec tant de vigueur qu’ils abandonnerent leur camp, perdirent leur bagage & plus des trois quarts de leur armée, tandis que nous n'avions fait qu’une perte très-médiocre.

Une légere blessure que je reçus fut le seul avantage dont l’ennemi put se vanter. Mais cet événement faisant craindre à la Reine que, si la guerre continuoit, il ne m’arrivât de plus grands malheurs, malgré les vœux de toute l’armée, de qui ma présence avoit redoublé la fierté, elle fit la paix à des conditions même plus avantageuses, que les vaincus n’eussent osé l’espérer.