Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/71

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l’avoit causé, fit place aux plus vives allarmes. Pendant que je me flattois du doux espoir d’acquérir de la gloire, la Reine frémissoit à la vue du danger, où j’allois m’exposer. Trop généreuse pour vouloir m’en détourner, elle me pria au nom de toute sa tendresse de me menager autant que l’honneur le pourroit permettre. Elle supplia la Fée de ne me pas abandonner en cette occasion. Ses sollicitations n’étoient pas nécessaires : la trop susceptible Intelligence appréhendoit autant que la Reine, parce qu’elle n’avoit point de secret pour me préserver des hazards de la guerre. Au reste, en m’inspirant dans un instant l’art de commander une Armée, & la prudence convenable pour un si grand emploi, elle fit beaucoup. Les Chefs les plus expérimentés m’admirerent. Devenu