Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/236

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cela n’est pas étrange, & voilà ce qui arrive à celles qui s’amusent à venir chercher des Coureurs de forêts, qui n’ont pas plus de discernement que les bêtes qu’ils chassent. Apprenez, mal-habile que vous êtes, poursuivit-elle, que cette belle Liron n’est qu’une petite misérable que nous nourrissons par pitié, aussi-bien que son pere, qui ne vaut pas mieux qu’elle, & que si la fantaisie m’en prend, je les livrerai l’un & l’autre à des personnes qui ne leur feront pas tant de cajoleries.

Ce torrent d’impertinences fatiguoit le Chasseur, & faisoit rire sa suite ; mais lui que l’échange de Pigriéche contre Liron ne mettoit pas de bonne humeur, voulant s’en délivrer, sans répondre à ses extravagances :

Voyons votre fruit, dit-il, en l’interrompant, Alors elle se leva avec