Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/62

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qu’à vendre cherement ses jours au perfide qui oseroit les attaquer.

Je vois, mon cher Zulbach, dit-il au Visir, que le Ciel t’a donné plus de lumières qu’à moi, & que c’étoit avec justice que tu te défiois de ce scélérat ; mais, quoique l’expérience m’apprenne que ton sentiment étoit meilleur que le mien : souffre cependant que je m’oppose encore à l’avis que tu me donnes, & que loin de fuire lâchement, je retourne à ma Capitale, où je prétens paroître au milieu des séditieux. La présence de leur Roi offensé, les fera rentrer certainement dans leur devoir, en ranimant le zele de ce qui me reste de sujets fidèles. Je me mettrai à leur tête, & je punirai les révoltés, ou si je ne le puis faire, je périrai en Roi les armes à la main, sans