Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/18

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l’empêchoit encore d’insister, ainsi cédant à l’avis que l’on lui donnoit, elle partit sans différer accompagnée de ses esprits aëriens, qui vinrent la soulager comme ils avoient fait la premiere fois, & qui pour hâter son ouvrage avoient cueilli & amassé les poires, ensorte qu’elle les eut bien-tôt rangées dans sa corbeille, laquelle par le soin des Silphes ne lui parut que d’un poids fort léger.

Le Chasseur avoit été au désespoir de l’avanture de la veille, & craignant de ne plus revoir sa belle Fruitiere, il avoit devancé le jour, & fait poster à diverses distances des gens à cheval, avec ordre de venir l’avertir si elle paroissoit dans le chemin du Marché. Peu content de cette précaution il y fut lui-même, demandant à tous ceux qui passoient