Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/25

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pas attention que vous êtes debout accablée sous le poids de cet énorme panier.

En disant cela, il fit signe à ses gens de le prendre : il étoit si lourd que deux hommes ne le mirent pas à terre sans peine, ce qui toucha le Chasseur d’une extrême pitié.

Liron auroit bien voulu se retirer sans être découverte. Ce qu’elle venoit d’entendre, en lui laissant entierement connoître les sentimens de ce jeune inconnu lui causoit une certaine timidité, qui lui faisoit redouter son entretien lorsqu’il s’appercevroit qu’elle étoit cette même Liron dont il étoit amoureux. Portant, dans cette intention, la main à son voile, elle fit un effort pour le retenir : mais elle ne put empêcher qu’il ne suivît le panier, & que le Chasseur ne la reconnût.