Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/34

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A son retour du Marché Liron alloit garder ses moutons aux environs de la fontaine, faisant à l’ordinaire sa cour aux Nayades par ses chansons & par son lut, pendant que le Chasseur que ces fréquentes entrevûes avec sa Bergere avoient achevé de charmer, ne pensoit qu’à l’heureux moment qui devoit la lui ramener, & que Liron qui n’étoit que trop sensible au plaisir de revoir cet aimable inconnu n'avoit pas moins d’impatience de se retrouver au rendez-vous.

Cependant le fruit étant fini, ces Amans qui s’étoient accoutumés au plaisir de se voir tous les jours se trouvérent fort à plaindre, quoique leurs entrevûes ne durassent pas plus d’une heure, & que la scrupuleuse Liron, eût toujours interdit à son Amant la liberté de parler d’amour. Mais