Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/35

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comme au défaut de la langue, le beau Chasseur faisoit parler ses yeux, & qu’il ne doutoit presque point qu’ils ne fussent entendus, puisqu’on leur répondoit même quelquefois sans le vouloir, & sans s’en appercevoir ; c’étoit pour lui une extrême consolation, qui cessa tout d’un coup avec la vente du fruit.

La privation du plaisir que Liron trouvoit à aller vendre ses poires, ne fut pas le seul malheur où elle fut exposée. Dès qu’elle n’apporta plus de profit, la fureur de la fille trouva accès dans le cœur de la mere. Elles chercherent conjointement de nouvelles occasions de tourmenter Liron, & de lui faire plus de mal que jamais. Pigrieche, imagina pour cela un moyen qu’elle crut infaillible. Il y avoit à une lieue de leur demeure & dans un