Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/39

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mener tel qu’elle l’emmenoit.

Il y avoit un motif malicieux à cette défense, ainsi qu’à lui avoir donné une monture aussi estropiée, parce qu’elles espéroient que les accidens inévitables sur la route où elles l’envoyoient, ne manqueroient pas de l’accabler, tandis qu’elle seroit occupée à la garde de son âne, ou même à le défendre.

Elle s’en alla, ainsi, traînant ses gros sabots, ou plutôt sa chaussure légere qu’elle tenoit des Nayades ; & qui leur ressembloit extérieurement.

Sa belle-mere lui dit en la voyant partir, que comme il s’en falloit beaucoup qu’elle se fiât à elle, parce qu’elle la connoissoit trop paresseuse, & qu’elle étoit persuadée que pour éviter la peine de faire ce voyage, elle étoit capable de feindre qu’elle