Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/40

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prenoit le chemin de malheur sans y aller. Elle prétendoit qu’elle lui donnât des preuves autentiques qu’elle y avoit été ; & que pour cela il falloit qu’elle lui en apportât des fleurs, non pas telles qu’elles sont d’ordinaire dans les parterres, mais de pierreries que le jardin du moulin de malheur produisoit sans nombre, à ce que disoit le bruit commun. Enfin elle lui ordonnoit de lui en rapporter un bouquet fort ample, sinon qu’elle livreroit Bon & Rebon au cruel Ambitieux.

Liron connut tout le danger de ce voyage, ne doutant pas du motif qui avoit obligé sa belle-mere à le lui ordonner. Mais la menace qui accompagnoit cet ordre ne lui permettoit pas seulement d’y faire la moindre réflexion ; ainsi sans se donner la peine de faire des réprésentations inu-