Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/49

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Amant haï de ma famille, & qu’il m’est défendu de voir. Ah ! Berger, à quoi m’exposez-vous ? Si cette démarche vient à éclater, je suis perdue sans ressource. Que diroit-on, si on nous sçavoit seuls dans ce désert. Non, je ne puis m’en éloigner trop promptement pour réparer cette imprudence & pour fuir tous les dangers qui l’environnent. Pourquoi voulez-vous me priver sitôt de votre présence, charmante Bergere, reprit un homme, qui étoit sans doute celui qui avoit joué si délicatement de la flute ? Il n’y avoit de danger qu’à sortir de chez vous & à vous mettre en chemin, continua-t-il, puisque vous n’avez pas été apperçue en venant, il est impossible à présent qu’on puisse soupçonner où vous êtes. Laissez-moi de grace jouir du plaisir de