Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/48

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venant des conseils qui lui avoient été donnés, elle se reprocha son indiscrete curiosité, & passa son chemin en doublant le pas.

Elle alloit extrêmement vîte, lorsque sa marche fut ralentie par le son d’une flute douce, de qui l’excellence étoit soutenue par celle d’une voix de femme, qui chantoit des paroles dont le sens étoit que les efforts que l’on pouvoit faire, & les obstacles qu’on entreprenoit d’opposer à l’amour, loin de le détruire, ne servoient qu’à le rendre plus fort & plus constant. Après avoir cessé de chanter, la même femme prononça très-distinctement ces paroles : Helas ! dit-elle, il n’est que trop vrai, on s’expose à tout quand on aime ; & la prudence parle vainement. Je l’éprouve en ce moment. Je me trouve ici, qu’y suis-je venue faire ? entretenir un