Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/54

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te, en tournant l’avoit entiérement éloignée, & ensuite cette même route se perdoit dans une prairie qui lui restoit à traverser, le Moulin étant directement au bout. Les cris qu’elle entendoit n’étoient pas éloignés d’elle, & ne pouvoient partir que d’une fontaine, près de laquelle il lui falloit passer pour arriver au lieu où elle vouloit aller ; mais loin de s’y rendre à petit pas, en conduisant son âne boiteux, elle l’abandonna à la garde de son Castor, & prit sa course vers le lieu où on avoit besoin de son secours.

Rien ne couvroit cette fontaine, qui n’avoient que quelques buissons sur les bords : Elle fut effrayée en y arrivant d’y voir un enfant qui ne paroissoit pas avoir plus de cinq ans ; elle appréhenda de ne pouvoir le sauver,