Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/68

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que vous me donnerez sera sacrée ; ainsi je vous prierai simplement de me garder le secret : Je compte si fort sur votre discrétion, ajoûta-t-il, que sans attendre de réponse je vais, pour vous satisfaire, vous dire qui je suis & quel est le motif d’une maniere de vivre si singuliere.

Mon pere étoit de même profession que moi, mon ayeul en étoit aussi, & depuis qu’il y a eu sur la terre des Moulins à vent, mes ancêtres les ont toujours fait tourner : c’est à mes peres qu’une invention si utile au genre humain est dûe.

Ce métier ne paroît pas fort illustre aux orgueilleux ; mais comme mes ayeux avoient commencé à l’exercer avant que la vanité eût corrompu la simplicité des mœurs, ils se sont trouvés plus honorés de continuer dans l’em-