Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/69

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ploi héréditaire de leurs peres, que s’ils eussent gagné une Couronne par des voyes illicites. Ils ne s’y enrichissoient pas, mais en travaillant ils se mettoient au-dessus de la misére, & content de leur état, ils s’y bornoient entiérement, sur-tout mon pere qui n’auroit pas voulu changer son Moulin contre le Palais du plus grand Roi.

Il étoit dans le plus beau tems de sa jeunesse, quand il s’apperçut que son argent loin de diminuer augmentoit à vûe d’œil : quelque somme qu’il en tirât, & que celui que lui produisoit son métier s’accroissoit d’une façon si visible, qu’il crut souvent s’être trompé dans son calcul ; mais enfin cela étant marqué, il ne lui fut pas possible de s’y méprendre plus long-tems. Cependant quoiqu’il y eut fait assez d’atten-