Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/70

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tion pour devoir être convaincu qu’il y avoit à cette augmentation quelque chose d’extraordinaire, pour en être encore plus sûr, il compta éxactement ses espéces, & y mit un bordereau ; quelques jours après ayant de nouveau compté son argent, il ne douta plus de cet accroissement singulier, sur-tout en trouvant que ses pièces de cuivre ou d’argent étoient non-seulement converties en espéces d’or, mais encore qu’il y en avoit cent fois plus que son bordereau ne portoit.

Cet avantage n’étoit plus douteux ; mais mon pere ne sçavoit pas à quoi l’attribuer ; & quelque soin qu’il eût pris pour éclaircir cet obligeant mistére, il resta toujours impénétrable, sans qu’il lui fût possible de soupçonner aucun mortel de cette libéralité, & ne pouvant mettre en doute que ce