Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/74

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un bon cœur, avec un esprit aussi doux, qu’il est solide & constant. Si tu acceptes ma proposition que tu veuilles t’unir à mes bonnes & mauvaises qualités, je te communiquerai ma puissance, tout ce qui dépend de moi te fera subordonné ; mais si la répugnance que je t’inspire l’emporte sur tes vrais intérêts, je te dis adieu pour toujours. Fais tes réflexions, & suis sans craintes ton inclination ; car ton refus me portera à t’abandonner, & à discontinuer de te faire du bien ; mais il ne m’excitera jamais à te faire du mal, ni à te priver de ce que je t’ai déja donné : je sçai que le goût est libre, & qu’il ne dépend pas de nous d’aimer ou de haïr par complaisance, ainsi réponds moi sans te contraindre.

La question étoit vive & la vision étonnante. Mon pere qui