Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autant de précaution pour cacher son bonheur qu’un autre auroit employé de soins pour le faire éclater. Il continua son métier tranquillement, & jouit d’une fortune d’autant plus douce qu’elle n’étoit pas seulement soupçonnée.

Cependant quoique mon pere vécut avec aussi peu d’éclat, on ne laissa pas de m’élever comme un enfant que l’on vouloit rendre parfait. A peine fus-je né, que ma mere me confia aux soins d’un Gnome, que sa longue expérience, & son génie naturel, mettoit bien au-dessus de ces petits Philosophes spéculatifs qui prennent leurs chimeres pour des réalités, quoiqu’ils n’ayent jamais seulement effleuré la connoissance des moindres operations de la nature : Par les soins de cet excellent Maître tout ce qu’elle a de secrets me furent dévoilés, & quand je