Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/82

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fus assez avancé pour n’avoir plus besoin des secours de mon gouverneur, ma mere me rappellant sur la terre me fit parcourrir le monde.

J’y passois simplement pour un homme parmi les hommes, mais avec les peuples élémentaires, à qui ma mere n’avoit pas fait mistere de ma naissance, je passois pour ce que j’étois. Ils me traiterent tous comme leur égal, & j’en reçus mille témoignages de bontés : ils sont souvent en guerre les uns avec les autres, mais leurs divers intérêts ne tiennent point contre le bien commun de la nature ; ils y sont si attachés & si affectionnés, qu’ils ne balancent point à se réunir toutes les fois qu’il est question de la servir.

Je profitois attentivement du tems qu’ils venoient sur la terre & de celui qu’ils pouvoient me don-