Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/9

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de ses mauvais plaisans, par une plaisanterie aussi forte, s’en dommagea à coups de langue, en leur disant les injures les plus grossiéres.

Une scene aussi tragi-comique étant finie, le jeune Chasseur en s’en allant dit à cette rustique créature, qu’il étoit fâché du traitement qu’elle avoit reçu, mais qu’elle l’avoit bien mérité ; qu’il lui conseilloit de ne plus s'en attirer de semblables : après quoi il la quitta, en s’éloignant au plus vîte.

Loin de profiter d’un avis si sage, elle se répandit en de nouvelles invectives, quoique la troupe l’eût perdue de vûe, on entendoit encore ses cris, qui continuérent long-temps après l’éloignement du Chasseur, et & elle ne cessa de glapir que faute de voix pour y suffire.