Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/8

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accablèrent cette impertinente d’un orage de soufflets & de coups de pieds, qui fut si grand, & si prompt, qu’elle crut que le ciel lui tomboit sur le corps. Cependant revenue bien-tôt d’une grêle qui n’avoit fait que l’étourdir, elle voulut se défendre, & en se jettant sur quelques-uns d’eux se venger, du moins un peu, des coups qu’elle venoit de recevoir de tous. Mais il ne lui fut pas possible, parce qu’ils se la poussoient & se la renvoyoient les uns aux autres comme un balon. Ce passe-tems, qui étoit fort agréable à cette jeunesse, & qui l’amusoit beaucoup, auroit enfin pû devenir funeste à la ridicule Bergere, si le Chasseur ne l’avoit pas tirée de leurs mains. Il ne falut pas moins que toute son autorité pour en venir à bout : & Pigriéche ne pouvant se venger