Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/110

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sourds à ses prières & à ses larmes ; & comme ils ne connoissoient pas cette Princesse, loin de croire que son enlevement pût importer à Ambitieux, ils la prirent pour une Esclave affectionnée, dont malgré leur férocité, ils estimerent assez le zéle pour ne pas la maltraiter, quoiqu’en se jettant audevant d’eux, elle fît tout ce qu’elle pouvoit pour tirer son pere de leurs mains. Malgré tout ce qu’elle pût faire, ses efforts n’étant pas suffisans, & sa force n’égalant pas sa bonne volonté, elle eut la douleur de voir emporter le Roi par des gens qui firent assez peu de cas de sa personne, pour refuser de se charger d’elle. Mais la fidelité qu’elle témoignoit pour Bon & Rebon, qu’ils croyoient son Maître, les toucha d’une espece de compassion qui ne leur permit pas de