Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/111

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songer à lui faire le moindre outrage, & la laissant pousser des cris inutiles, ils s’enfuirent avec leur proye ; marchant d’une si grande diligence, qu’ils furent rendus au vaisseau qui les attendoit, & qu’ils eurent laissé le bord avant que Lisimene pût y arriver, quoiqu’elle eût couru de toute sa force après eux. Elle vit seulement le vaisseau d’assez près pour connoître que Parfait avoit eu la même destinée que le Roi. La douleur de cette Princesse infortunée en redoubla & achevant de perdre toute esperance, elle courut long-tems sans sçavoir où elle alloit. Enfin, accablée de douleur & de lassitude, elle se laissa tomber sur l’herbe, sans force & presque sans connoissance, & ne revint de cet affreux état, que pour envisages toute l’horreur de son infortune.