Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

A ces mots elle tomba dans un annéantissement, qui lui auroit épargné la peine d’abreger ses jours, l’état où étoit cette Princesse infortunée étant plus que suffisant pour lui accorder ce funeste secours, & sans doute elle fût expirée, si par un hazard favorable elle ne se fût pas trouvée sous le poirier merveilleux, qui étoit sur le chemin qu'avoient tenu les ravisseurs ; c’étoit près de cet arbre où les forces de la belle Lisimene l’avoient abandonnée, & où son desespoir étant parvenu au plus haut point, elle étoit enfin prete à rendre les derniers soupirs, lorsqu’un événement extraordinaire la rapella à la vie en l’obligeant à faire diversion à sa douleur.

Le poirier se remua tout à coup, sans qu’il fût agité par aucun vent, & une voix qui n’avoit rien d’af-