Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/112

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Miserable que je suis (s’écria-t-elle d’une voix presqu’étouffée par les sanglots) que vais-je devenir, & que dois-je faire après un si grand malheur ! Mon Pere & mon Epoux vont périr sans doute, & c’est moi qui suis cause de leur infortune.

Si Parfait n’avoit point pris le funeste amour qui le perd (poursuivit-elle) notre Tiran commun l’auroit laissé joüir en repos de la liberté qu’il avoit dans ce desert, il y vivroit tranquile, & mon Pere auroit continué à supporter constamment sa mauvaise fortune. Le seul désir de me tirer de la déplorable situation où j’étois, les a précipités l’un & l’autre dans un abîme d’où je ne puis me flater de les voir sortir. Ainsi (ajoûtoit-elle) je n’ai plus de ressource qu’en la mort. Eh bien mourons donc.