Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/123

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pant ceux qui la gardoient, les empêcha de se contraindre & de prendre la précaution de s’éloigner d’elle pour s’entretenir sur une matiere qui lui étoit si importante : mais Pigriéche n’en perdit pas un mot.

L’horreur de la destinée qui lui étoit préparée, lui ayant rendu ses forces, elle recommança à pousser des cris qui alloient jusqu’aux hurlemens. Quoi ! s’écria-t-elle en se débattant & en faisant des efforts pour rompre les liens qui la retenoient, vous prétendez donc, scélérats que vous êtes, sauver la vie d’une Princesse criminelle, aux dépens de la mienne, & mon innocence, ni votre devoir, ne peuvent vous retenir, il faudra que je périsse pour la sureté de l’indigne Lisimene, de cette coupable Liron, qui avoit séduit le fils du Roy, qui le ren-